AfroFest 2016 à Toronto…

Afrofest 2016 flyer_croppedAfroFest 2016 à Toronto –– Tu t’es joint à nous? Parce que nous nous sommes bien amusés! Tout s’est déroulé au samedi et dimanche, le 9 et 10 de juillet – toute la journée au Parc Woodbine. La musique a inclus les voix et les groupes de Nati Haile, Toto Guillaume, Moto Tia, BKO Quintet, Lynda Thalie et Emmanuel Jal: les beaux sons africains de l’Éthiopie, du Cameroun, du Congo, de Mali, de l’Algérie et de Soudan – entre autres pays.

À propos…Que tu ne manques pas aussi le festival Habari Africa à Harbourfront, Toronto – au bord du Lac Ontario le 12,13,14 d’août!

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Neema Namadamu: a Congolese activist / une activiste congolaise

Activist Neema Namadamu_photoportrait by Peter Muller_ from Beauty in the Middle: Women of Congo Speak Out / Photoportrait de Neema Namadamu par Peter Muller

Activist Neema Namadamu_photoportrait by Peter Muller_ from Beauty in the Middle: Women of Congo Speak Out / Photoportrait de Neema Namadamu par Peter Muller

Neema Namadamu stands for a portrait outside the Maman Shujaa Media Centre in Bukavu, South Kivu, on February 25th, 2014. After her own 25-year-old daughter was attacked by members of the Congolese national army, Neema launched into action. She founded Maman Shujaa—an initiative that uses digital media to amplify the voices of women demanding peace in eastern Congo. From a media centre in the heart of Bukavu, Neema provides digital and internet literacy training to women who share their stories online with a global audience. She is also an outspoken disability activist and was the first woman with a disability to graduate from a college in Congo.
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Neema Namadamu prend la pose pour une photo à l’extérieur du Centre medical Maman Shujaa, à Bukavu (Sud Kivu), le 25 février 2014. Après que sa propre fille de 25 ans a été attaquée par des membres de l’armée nationale congolaise, Neema est passée à l’action. Elle a fondé Maman Shujaa, une initiative qui utilise les médias numériques pour mieux faire entendre les voix des femmes qui demandent la paix dans l’est du Congo. À partir d’un centre multimédia au coeur de Bukavu, Neema offre une formation sur la culture numérique et sur Internet aux femmes qui partagent leurs histoires en ligne avec un public mondial. C’est également une militante au franc parler des droits des personnes ayant un handicap et elle a été la première femme handicapée à obtenir un diplôme d’un collège du Congo.

Photographer Goran Tomasevic_picture of DRC armed forces soldiers in the town of Sake west of Goma_December 2012

Photographer Goran Tomasevic_picture of DRC armed forces soldiers in the town of Sake west of Goma_December 2012

Detail of a map of the east middle part of Democratic Republic of The Congo showing the city of Bukavu on Lake Kivu_sections of Rwanda and Burundi are also shown

Detail of a map of the east middle part of Democratic Republic of The Congo showing the city of Bukavu on Lake Kivu_sections of Rwanda and Burundi are also shown

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http://namadamu.com/maman-shujaa
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http://www.beautyinthemiddle.org/image-index2/

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La poésie congolaise des femmes: Tsibinda, Nene, Valette, Sathoud, Ngoy, Tol’Ande

Beatrice Wanjiku_born 1978 in Kenya

Marie-Léontine Tsibinda (née 1953)
Les facettes du monde
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On t’appelle fou
connaît-on vraiment
la résonance de ce mot
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connaît-on vraiment la force
de cette radiation
ne serais-tu pas
un ange du soir
à la distribution du bonheur
tandis que ta suite
de mouches entonnera l’hymne
d’un indescriptible matin
.
fou fol folle étoile
aux balbutiements sans fin
si triste si solitaire
aux passants aux intempéries
tu offres les parcelles de ton
corps sans protection
et la cloche endormie
sonne l’hilarité sur les visages
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tu te causes: changeras-tu
jamais l’une des facettes du monde?
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Du recueil Demain un autre jour (1987)
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Amélia Nene (décédée 1996)
Fleurs de vie
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Un frisson la frôle
De fines perles glacées glissent
Le long des tempes brûlantes
La coeur se déchire
Le corps se tend s’affaisse
Un vagissement cristallin
Envahit l’air
Fait se dérider
L’heureuse néophyte
Se laisse engourdir
Goûtant la satisfaction
D’une longue attente
Qui la sacre mère.
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Le fossoyeur
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Un mégot tiède
Accroché à son oreille gauche
Le geste vif et froid
Le fossoyeur vient d’aplanir
La dernière pelletée
Sur la tombe
Que les couronnes fleuries
Envahissent
Sous les sanglots étouffés.
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Les deux poèmes ci-dessus: du recueil Fleurs de vie (1980)
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Alice Valette (1938-2003)
Purification
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Seigneur, prends possession de moi
Ta lumière dissipe les tourments
Qui ravagent mon coeur en émoi
Que ta paix devienne enchantement
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Brûle, coeur sensible et plein d’ardeur
Dans le feu sacré des mystères
Que s’accomplisse avec ferveur
Le sacrifice salutaire.
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Après la purification
Qui rend à l’âme son allégresse
Sur les cendres renaît sans passion
Une très belle fleur, la Sagesse.
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(Pointe-Noire, janvier de 1985)

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Les petits oiseaux
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Qui êtes-vous, petits êtres aux coloris variés
Qui avez élu votre monde entre ciel et terre
Et qui battez l’air de vos ailes déployées
Anges déchus, démons en évolution qui errent?
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Amis, quand vous foncez dès l’aube vers les hauteurs
Ou que vous piquiez droit dans les profonds abîmes
L’homme au regard fasciné envie votre bonheur
Et voudrait comme vous s’élancer ves les cimes
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Livrez-vous votre précieux secret millénaire
Amis des airs qui exploitez l’immensité
Qu’avec ses bras il s’envole dans les espaces verts
Et goûte avec vous la douceur de la liberté.
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(Pointe-Noire, juillet de 1990)
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Ghislaine Nelly Huguette Sathoud (née 1969)
Soir à Banda
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La nuit va tomber sur Banda,
Les derniers rayons du soleil
Profitent à la jeunesse
Pour l’exhibition du Manguida
C’est l’au-revoir au jour qui s’en va
Et la préparation
À l’accueil du lendemain,
Un lendemain que chacun souhaite
Porteur de bonnes promesses
Et qui apportera certainement
Un nouveau rythme de vie,
Un tam-tam résonne dans le Kongo
C’est le troisième âge qui
Se rassemble aussi au Mouatsa
.
Pour
remercier à sa manière ce que
Le jour mourant lui a apporté
Et demander au jour naissant
Quelque chose de meilleur.
. . .
Manguida = une danse locale
Kongo = un quartier
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Les fourmis
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Par centaines, par milliers
Elles passent, silencieuses,
Se heurtent les unes aux autres,
Une petite charge aussi minuscule
Qu’elles-mêmes entre les mandibules.
D’autres se dressent, également
Par centaines, par milliers
De chaque côté du couloir,
Formant une haie de soldats,
Mandibules puissantes et équipées
Dressées vers le ciel
Elles veillent, immobiles, disciplinées
À la securité des porteuses.
Est-ce des esclaves
Est-ce des ouvrières
Ces porteuses silencieuses
Jalousement gardées
Par cette puissante armée de
Fortes mandibules?
Esclaves ou ouvrières,
Elles travaillent, sans repos,
Pour le bien-être de la Société,
Pour la survie de tous,
Chacune à sa place.
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Du recueil L’Ombre de Banda (1999)
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Mutenke Ngoy (née 1955)
Vie
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Ma vie
Un brouillard qui se dissipe
Au coude d’un sentier
Un soleil qui s’assoupit
Au-delà de la voûte horizontale
Une flaque d’eau se mourant
Dans le ventre d’une argile spongieuse
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C’est le son presqu’étranglé
D’un tam-tam lointain
Glissement imperceptible
D’un esprit à l’orée du bois envoûté
La percée d’une liane solitaire
Dans les crevasses d’un tronc de cocotier…
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Ma vie?
Un feu follet capricieux et unijambique
À travers un champ de dunes désséchées
Une source qui jaillit péniblement
Au creux d’un rocher teme et las
Une termitière qui s’enfle un matin
Dans la savane aux lions grognards
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Ma vie
C’est le baume d’une fleur qui s’éclot
Pointant fièrement son cou fragile
Hors d’un bosquet épineux étouffant
Chant d’un ruisseau monocorde écumeux
Serpentant en cascades la pente d’une colline
Abandonnée…
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Ma vie…C’est le grand néant obscur
Qui veut être la grande lumière de ce qui est
Vrai…

Beatrice Wanjiku (born 1978, Kenya)_The Sentiment of the Flesh 4_acrylic on canvas_2015

Beatrice Wanjiku (born 1978, Kenya)_The Sentiment of the Flesh 4_acrylic on canvas_2015

Pilier de mon être
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Il n’est que l’aube
Cette aube aux lueurs rouges violacées
Peuplée des derniers esprits de la nuit
Le gazouillis des oiseaux me réveille
Et donne vie à tout ce qui vit doucement
Laisse-moi déjà te chanter et mêler ma voic
Aux roucoulements des tourtereaux
Laisse-moi m’imprégner de toi
Comme d’une eau bénite…
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L’aube…laisse-moi murmurer ton nom
Mélodie enchanteresse qui délie ma langue
Et chasse en ce jour nouveau
Les visions cauchemardesques qui ont troublé
Cette nuit
Et tu resteras mon seul rêve…
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Il est midi
Du haut de sa voûte le soleil radieux
Surveille les activités des hommes
Les parfums exquis montent des foyers unis
Les arbres de nos forêts tendent vers le ciel
Leurs bras que chauffe ce brasier doux
Comme un amour naissant
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Laisse-moi te déguster comme un sucre fin
Fonds en moi pour assaisonner cette vie
Que je te berce comme un candide enfant
Dans la chaleur de mes seins fiers et dressés
Viens résider dans le fond de mes pensées
Et elles seront toutes pour toi seul
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Enfin le soir
Le crépuscule vaporise dans l’air
L’arôme de ses aisselles d’amour
La brise fraîche tire du bois
Un murmure symphonique mélancolique
Bientôt ce sera encore la nuit
Avec la lune dans sa robe de noces
Laisse-moi alors me taire dans ce silence
Sentir ta sève monter dans mes jeunes pétales
Laisse-moi vivre en moi comme moi en toi
Tu es le battement qui propulse en cadence
Le sang rouge sang de mon existence
Je veux de toi mourir et ressusciter
Pilier de mon âme…
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Caresses
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Sentir tes mains m’effleurer
Et m’envahir de passion silencieuse
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…Je voudrais tant…
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Frémir de volupté comme une gazelle séduite
Sous tes caresses souples savantes pénétrantes
Comme une onde sournoise entre les rochers
De mes cuisses nues et puissantes
Mais hélas…
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Je voudrais tant être ces objets
Familiers qui font ta quotidienne vie
Microscope seringue éprouvette
Pour être palpée piquée pénétrée
À longueur de journée et de nuit
Par l’adresse fantastique de tes mains
Tes muscles d’ébène
Mais tu es si loin…
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Être cette malade éternelle alitée
Qui lit la douceur de tes yeux
Véritable brasier qui incendie mon esprit
Et déroute mes pensées en de brûlants désirs
…Je voudrais tant…
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Si tu pouvais faire de ma peau basanée
Cette blouse immaculée que tu enfiles au matin
Et avoir la certitude d’être toujours
Enveloppée sur ton corps comme du velours
Mais hélas…
. . .

Les trois poèmes ci-dessus: du recueil Ventouses et passions

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Elisabeth Françoise Mweya Tol’Ande
(née 1948)
Tu m’as regardée
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Tu m’as regardée
Et ton regard plein d’amour
A souri
Dans le mien
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Tu m’as tenu
Ton bras
Ton bras droit
Comblé de promesses
.
Et ton regard s’est fondu
Dans mon regard
Et tes bras m’ont enveloppée
D’un long pagne d’espoirs
. . .
Le Pardon
.
J’ai regardé mon visage
Dans le bleu aquarelle de tes yeux.
Souvent, les soirs, j’ai lu
Ma destinée entre les lignes de tes mains
.
Et puis un temps je suis partie
Sans laisser de traces
.
Tu m’as cherchée
Partout
Sans me retrouver
Puisque je me dérobais à ton regard.
.
Pourtant ce soir je reviens
Émue et saisie de crainte
Parce que pendant longtemps
Je fus absente dans tes yeux
.
Mon ami
Présente-moi tes deux mains.
Pose sur moi ton regard infini
Livre-moi ton coeur
.
Que j’y lise l’immense pardon.
. . .
La nuit est venue
.
La nuit est venue,
plus tôt que je ne l’attendais
Ah! je savais qu’elle viendrait
Et je t’attendais
Avec son froid terrible
Qui mord dans l’âme.
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Mais trop vite elle est venue.
Elle est venue exprès
Pour que j’aie froid
Dans mon corps et dans l’âme
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Pour que les gens chuchotent
À mon passage,
Des mots qui naissent
Du grand messonge
Qui dort en eux.

Beatrice Wanjiku (born 1978, Kenya)_Untitled_from the Yellow series_mixed media on canvas

Beatrice Wanjiku (born 1978, Kenya)_Untitled_from the Yellow series_mixed media on canvas

Cris perdus
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Ce soir
Le souvenir du sang sur l’eau
Le sang rouge et gras de mes frères
Le souvenir des corps délaissés
Sur la place déserte
À la faim des chacals et des aigles
Le souvenir des enfants égarés sur la berge
Encore rouge du sang frais des innocents
Le souvenir d’un petit être jeté
Comme un paquet
Dans le fleuve aux remous écarlates
Le souvenir du couteau qui s’enfonce
Dans la gorge de cette jeune fille ma soeur
Le souvenir des combats sanglants
Des cris de panique, du choc des corps
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et des armes
Des pleurs dont retentissent forêts et plaines
Des clameurs d’un village pris au dépourvu
Le souvenir des résistances vaines
de jeunes filles
Que l’on viole…
.
Ce soir
Que de souvenirs
Renaissent dans ma mémoire.
. . .
Les quatre poèmes ci-dessus: du recueil Remous des feuilles

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Sources:
Nouvelle Anthologie de la Littérature Congolaise: Jean-Baptiste Tati Loutard et Phillipe Makita (Éditions Hatier International, Paris, 2003)
Poète, ton silence est crime: Panorama de la poésie congolaise de langue française (Congo-Kinshasa): Antoine Tshitungu Kongolo (L’Harmattan, 2002)
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Marcus Bruce Christian: “I am New Orleans” and “The Masquerader”

Marcus Bruce Christian as a boy_probably around 1912

Marcus Bruce Christian as a boy_probably around 1912

Marcus Bruce Christian in the 1960s

Marcus Bruce Christian in the 1960s

Marcus Bruce Christian
(1900 – 1976, Louisiana poet, historian and folklorist)
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I am New Orleans: A Poem (excerpts)
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I have known
Many people –
Many voices –
Many languages.
I have heard the soft cries of the African,
Jargoning an European tongue:
Belles des figures!
Bon petit calas! Tout chauds, chère, tout chauds!
Pralines – pistaches! Pralines – pecanes!
“Ah got duh nice yahlah bananas, lady!”
“Bla-a-a-a-a-ack ber-r-r-r-r-r-e-e-e-e-z!”
“Peenotsa! Peenotsa! Cuma gitta fromee!”
.
“Ah wanna qua’tee red beans,
Ena qua’tee rice,
Ena piece uh salt meat –
Tuh makkit tas’e nice:
En hurry up, Mr. Groceryman,
En put dat lan-yap in mah han’!”
.
“Papa Bonnibee, beat dem hot licks out! –
Ah sed, Poppa Stoppa, let dat jazz cum out!
En efyuh donh feet it,
‘Tain’t no use tellin’ yuh
Jess what it’s all about!
Now, gimme sum High Cs on dat horn ‘n’ let dem
Saints go marching in!”
Way Down Yonder In New Orleans…
Take it away, Mister Charlie!”
. . .
I am New Orleans,
A perpetual Mardi Gras
Of wild Indians, clowns, lords and ladies,
Bourbon Street Jezebels, Baby Dolls, and Fat Cats;
Peanut-vendors, flower-sellers, organ-grinders,
chimney-sweepers, and fortune-tellers.
And then, at the end, bone-rattling skeletons
and flying ghosts.
I am New Orleans –
A city that is a part of, and yet apart from all,
America;
A collection of contradictory environments;
A conglomeration of bloods and races and classes
and colours;
Side-by-side, the New tickling the ribs of the Old;
Cheek-by-jowl, the Ludicrous making faces at the Sublime.

. . .

The Masquerader
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Here, as a guest esteemed,
I do not hide;
None would dare laugh at me –
None dare deride.
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For I am white now –
Far whiter than you;
How did I get that way?
Ah! if you knew!
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You have been very nice!
Took me to tea,
Took me to dinners –
And made love to me.
.
You have been very kind –
Begged for a date –
Me — in whose veins there flows
Blood that you hate.
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I, who am cherished
And part of your joy –
I am more alien than
Those you employ.
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You say I am a dream?
Dreams do not last.
When I am lost to you,
Whisper, “She passed.”

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Resolution
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I shall take your image

From out of my heart

And sweep your tracks

From its floor,

Forgetting

Dead yesterdays

And you.

Step by step,

As you walk away,

I go behind you

Sweeping . . .

Sweeping . . .

. . .
Inconvenient Love
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Love is an inconvenient thing –
Out of nowhere it slips,
And grows into something that saves or slays,
Or something that binds or grips;
And it sets a seal upon one’s lips.
.
Love has its own peculiar way –
Knowing its own blind art;
Bending strong souls like reeds to the wind,
And then – when it does depart –
Stamping in frantic and frenzied pain
A signet upon one’s heart.
. . .

Bachelor’s Apartment
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The curtains from Daphne,
The curtains from Chloe;
The doilies from Helen;
The pillows from Flo;
The towels from Myrtle,
The teapot from Rose;
The book-ends from Marion –
Anything goes!
.
The comb-set from Muriel,
The lampshade from Delia;
The picture from Mabel,
The vases from Celia;
From Bertha – the candlesticks;
.
Those women left things
In my heart and my home!
. . .
The Craftsman
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I ply with all the cunning of my art
This little thing, and with consummate care
I fashion it—so that when I depart,
Those who come after me shall find it fair
And beautiful. It must be free of flaws—
Pointing no labourings of weary hands;
And there must be no flouting of the laws
Of beauty—as the artist understands.
.
Through passion, yearnings infinite—yet dumb—
I lift you from the depths of my own mind
And gild you with my soul’s white heat to plumb
The souls of future men. I leave behind
This thing that in return this solace gives:
“He who creates true beauty ever lives.”

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After the Years…
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After the years have carted away

The grief and the shame;

After the years have carted away

The crime and the lust;

After the years have carted away

The faith and the trust:

After the years have carted them all

I claim

–The humblest claim–

Oblivion in the dust.

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The Dreamer
(for Arturo Toscanini)
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I am the dreamer – one whose dream
Is a diaphanous strange thing;
I top the crags, I bridge the stream,
I make the dead page glow and sing.
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I plumb the depths, I count the stars,
I strain the sinews of my soul
To break through earth’s material bars
And seek perfection at its goal.
.
For I he who never halts –
I never say, “This task is done.”
I climb through subterranean vaults
To tilt my lance against the sun.
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I am the essence of all art –
Javelins of gold from darkness hurled
Into the light – I break my heart
To set my dream against the world.

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Source for the above poems:
I Am New Orleans & Other Poems By Marcus B. Christian, edited by Rudolph Lewis & Amin Sharif
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ZP Editor’s note:

Tuesday, February 9th (Mardi Gras, 2016):

Wishing to feature Black History Month poems for Mardi Gras in New Orleans, we chanced upon a poet too little known: Marcus Bruce Christian. Themes of love and loss, love across “the colour line”, labour and economic struggle, and the spirit of place (I am New Orleans: A Poem) run throughout Christian’s close to 2000 poems. Our Special Thanks to editor Rudolph Lewis of Chicken Bones: A Journal, for introducing us to this fine poet from the past!

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Robert Nesta “Bob” Marley: “Chanson de Rédemption”

Quatre enfants de Bob Marley_1980

Quatre enfants de Bob Marley_1980

Robert Nesta “Bob” Marley (6 février, 1945 – 11 mai, 1981)
Chanson de Rédemption (1980)
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Vieux pirates, oui – ils m’ont volés
et vendus aux bateaux d’esclaves,
quelques minutes après qu’ils m’aient attrapé
du puits sans fond.
Mais par la main du Tout-Puissant
nous avançons dans cette génération – triomphante.
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Voudrais-tu m’aider à chanter ces chansons de liberté?
Parce que tout ce que j’avais
– c’est des chansons de rédemption,
des chansons de rédemption.
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Emancipez-vous de l’esclavage mental;
personne d’autres que nous-mêmes ne peut libérer nos esprits.
N’ayons pas peur pour l’énergie atomique,
car personne ne peut arrêter le temps.
Combien de temps encore tueront-ils nos prophètes
pendant que nous nous tenons à part et regardons?
Oui, il y a certains qui disent que c’est juste un passage,
et nous devons accomplir la Prophétie.
Ne voudrais-tu pas m’aider à chanter ces chansons de liberté?
Parce que tout ce que j’avais
– c’est des chansons de rédemption,
des chansons de rédemption
– ces chansons de liberté, chansons de liberté!

Bob Marley visitant le village de sa naissance, Nine Mile, dans la paroisse de Saint Ann, Jamaïque

Bob Marley visitant le village de sa naissance, Nine Mile, dans la paroisse de Saint Ann, Jamaïque

Redemption Song (1980)
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Old pirates, yes they rob I
– sold I to the merchant ships;
minutes after they took I
from the bottom-less pit.
But my hand was made strong
by the hand of the Almighty;
we forward in this generation
– triumphantly.
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Won’t you help to sing these songs of freedom?
’cause all I ever had: redemption songs, redemption songs.
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Emancipate yourself from the mental slavery;
none but ourselves can free our minds.
Have no fear for atomic energy,
’cause none o’ them can stop the time.
How long shall they kill our prophets
while we stand aside and look? (ouuuu!)
Some say it’s just a part of it;
we’ve got to fulfill the Book.
Won’t you help to sing these songs of freedom?
’cause all I ever had: redemption songs, redemption songs…
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Emancipate yourselves from mental slavery;
None but ourselves can free our mind.
Woah! have no fear for atomic energy,
’cause none o’ them can stop the time.
How long shall they kill our prophets
while we stand aside and look?
Yes, some say it’s just a part of it;
we’ve got to fulfill the Book.
Won’t you help to sing these songs of freedom?
’cause all I ever had: redemption songs.
All I ever had: redemption songs.
(These songs of freedom, songs of freedom!)

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Du Cake-Walk au Patinage artistique sur la glace: une Énergie qui danse!

Henri de Toulouse Lautrec_dessin de 1896_Le clown negre Chocolat“Chocolat”, le clown nègre: son vrai nom était Rafael Padilla, esclave né à Cuba vers 1868, devenu célèbre au Cirque de Paris à partir de 1886. Il forma un duo avec Footit, le clown blanc, qui les propulsa jusqu’à la scène des Folies-Bergère. Padilla a été peint par Toulouse-Lautrec en 1896 qui le montre dansant dans un cabaret de Montmartre.

La Goulue avec le clown Chocolat nom de Rafael PadillaChocolat avec La Goulue…

Notice in The Tatler_May 1903_for the play In Dahomey_featuring husband and wife vaudevillians Aida and George WalkerLe vrai Cake-Walk dansés par les vrais Ratons Laveurs (un terme raciste de la fin du siècle): les acteurs de vaudeville Aida Overton Walker et son épouse George Walker

Aida Overton Walker in 'In Dahomey' photgraphed in 1903 by Cavendish MortonGeorge Walker in 'In Dahomey' photographed by Cavendish Morton in 1903Les Walker photographiés dans la comédie musicale “In Dahomey”_Londres, 1903

Le Cake Walk_Danse au Nouveau Cirque Les NegresDeux hommes font Le Cake Walk, et l’un “joue” à la femme.

This image is courtesy Historical Ziegfeld_Rudy and Fredy Walker_Les Enfants Nègres de 1903_Le Cake Walk dansé au Nouveau Cirque de ParisRudy and Fredy Walker_Les Enfants Nègres de 1903_Le Cake Walk dansé au Nouveau Cirque de Paris

This image is courtesy Historical Ziegfeld_Rudy and Fredy Walker in 1903…..

Josephine Baker in 1927Josephine Baker était l’Américaine exotique qui se transforma à la première star noire – à cause de ses danses fraises et originales.

Josephine Baker_Berlin_1925_photo par Wolf von Gudenberg La danseuse la plus libre et ingénieuse des années 20: Josephine Baker_photo par Wolf von Gudenberg (Berlin, 1925)

Josephine Baker_du livre Le Tumulte Noir_illustration par Paul Colin_1927Josephine Baker: du livre Le Tumulte Noir (1927)_illustration par Paul Colin

Black vaudeville dancers_1930_Washington D.C.Danseuses de vaudeville_Washington, D.C., 1930

Swing era dancers and their athletic moves...Les années du Swing à Harlem

Swing era dancers wow the crowd...Frankie Manning the inventor of the Lindy Hop_and partner_1940sFrankie Manning, l’inventeur de la danse “Lindy Hop”, et sa partenaire

Fayard and Howard_The Nicholas Brothers_seen in a still from the motion picture Stormy Weather 1943Les Frères Nicholas: Danseurs de claquettes des années 30 et 40: Hommes audaces, athléthiques et élégants! (photographie du film “Stormy Weather”, 1943)

The Nicholas Brothers_pictured here in the 1940s_Audacious athletic elegant tapdancersLes Frères Nicholas: Fayard (né 1914) et Harold (né 1921)

Alvin Ailey photographed in 1955Alvin Ailey (1931-1989), fondateur et choréographe du Alvin Ailey American Dance Theater_photographie de 1955 (Carl Van Vechten)

The young Alvin AileyLe jeune Alvin Ailey

Danielle Gee and Leonard Meek of the Alvin Ailey Dance Company_1995Danielle Gee et Leonard Meek de la troupe Alvin Ailey_1995

James Brown busts a move_early 1970sJames Brown “fait le zouave” avec un de ses mouvements / pas de danse caractéristiques

James Brown_Get on the Good Foot_album cover from 1972Couverture de l’album Avance avec ton Bon Pied (1972)

A happy quartet from the late 1970s when Roller Boogie or Disco was at its peak popularityLe patin à roulettes au roller-discothèque — la fureur heureuse de l’ère de la musique disco et funk

1970s era Roller Skates for rollerboogieing…..

Coca Cola advertisement from 1977_featuring Black couples at the Disco Roller RinkPublicité pour Coca-Cola dans un magazine américain de 1977

Photgraphie par Jim McCrary de Michael JacksonMichael Jackson (1958-2009), un danseur inventif et excentrique, célébré pour sa “Moon Walk” (photographie © 1983, Jim McCrary/Redferns)

Young breakdancer during the 1980s_photograph by Martha CooperYoung Bboyz in New York City_early 1980s_photograph by Martha CooperDes jeunes B-boyz ou “breakdanseurs” New-Yorkais des années 80_photographies © Martha Cooper

Surya Bonaly_La patineuse artistique_ASurya Bonaly_La patineuse artistique_BSurya Varuna Claudine Bonaly (née 1973), la patineuse artistique française-américaine

Yannick Bonheur et Vanessa James_15.02.2010_Les Olympiques d'Hiver_Vancouver CanadaYannick Bonheur et Vanessa James_Patineurs partenaires_Les Olympiques d'Hiver_Vancouver Canada_Fevrier de 2010Yannick Bonheur (né 1982) et Vanessa James (née 1987)_le premier couple noir de l’histoire des jeux olympiques en patinage artistique_Vancouver, Canada_février de 2010_ (photo par Ivan Sekretarev)

Savion Glover__danseur de claquettes de la nouvelle génération_photo © Lois Greenfield, 2012Savion Glover_danseur de claquettes de la nouvelle génération_photo © Lois Greenfield, 2012

Salvador da Bahia_Carnaval_2012Salvador da Bahia Brasil_Carnaval_2012Le Carnaval au Brésil_Salvador da Bahia, 2012_Des racines africaines les gens cultivèrent une fête de la Danse et Musique – pour Tout le Monde!


Langston Hughes: poèmes de la Renaissance de Harlem

Portrait de Langston Hughes par Bruce Patrick Jones_graphite et aquarelle_2016

Portrait de Langston Hughes par Bruce Patrick Jones_graphite et aquarelle_2016

Langston Hughes (le 1er février 1902 – mai 1967: poète, écrivain, et dramaturge noir-américain)

Le Nègre parle des fleuves (1921)
(The Negro speaks of rivers)
.
J’ai connu des fleuves
J’ai connu des fleuves anciens comme le monde et plus vieux
que le flux du sang humain dans les veines humaines.
.

Mon âme est devenue aussi profonde que les fleuves.
.

Je me suis baigné dans l’Euphrate quand les aubes étaient neuves.
J’ai bâti ma hutte près du Congo et il a bercé mon sommeil.
J’ai contemplé le Nil et au-dessus j’ai construit les pyramides.
J’ai entendu le chant du Mississipi quand Abe Lincoln descendit
à la Nouvelle-Orléans, et j’ai vu ses nappes boueuses transfigurées
en or au soleil couchant.
.
J’ai connu des fleuves:
Fleuves anciens et ténébreux.
.
Mon âme est devenue aussi profonde que les fleuves.
. . .

Moi aussi, je chante l’Amérique (1926)
(Epilogue: I, Too)
.
Moi aussi, je chante l’Amérique.
.
Je suis le frère à la peau sombre.
Ils m’envoient manger à la cuisine
Quand il vient du monde.
Mais je ris,
Et mange bien,
Et prends des forces.
.
Demain
Je me mettrai à table
Quand il viendra du monde
Personne n’osera
Me dire
Alors
«Mange à la cuisine».
.
De plus, ils verront comme je suis beau
Et ils auront honte…
.
Moi aussi, je suis l’Amérique.
. . .
Le Blues du Désespoir (1926)
(The Weary Blues)
.
Fredonnant un air syncopé et nonchalant,
Balançant d’avant en arrière avec son chant moelleux,
J’écoutais un Nègre jouer.
En descendant la Lenox Avenue l’autre nuit
A la lueur pâle et maussade d’une vieille lampe à gaz
Il se balançait indolent…
Il se balançait indolent…
Pour jouer cet air, ce Blues du Désespoir.
Avec ses mains d’ébène sur chaque touche d’ivoire
Il amenait son pauvre piano à pleurer sa mélodie.
O Blues !
Se balançant sur son tabouret bancal
Il jouait cet air triste et rugueux comme un fou,
Tendre Blues !
Jailli de l’âme d’un Noir
O Blues !
.
D’une voix profonde au timbre mélancolique
J’écoutais ce Nègre chanter, ce vieux piano pleurer –
« J’n’ai personne en ce monde,
J’n’ai personne à part moi.
J’veux en finir avec les soucis
J’veux mettre mes tracas au rancart. »
Tamp, tamp, tamp ; faisait son pied sur le plancher.
Il joua quelques accords et continua de chanter –
« J’ai le Blues du Désespoir
Rien ne peut me satisfaire.
J’n’aurai plus de joie
Et je voudrais être mort. »
Et tard dans la nuit il fredonnait cet air.
Les étoiles disparurent et la lune à son tour.
Le chanteur s’arrêta de jouer et rentra dormir
Tandis que dans sa tête le Blues du Désespoir résonnait.
Il dormit comme un roc ou comme un homme qui serait mort.

. . .

Nègre (1922) (Negro)

.
Je suis un Nègre :
Noir comme la nuit est noire,
Noir comme les profondeurs de mon Afrique.
.
J’ai été un esclave :
César m’a dit de tenir ses escaliers propres.
J’ai ciré les bottes de Washington.
.
J’ai été ouvrier :
Sous ma main les pyramides se sont dressées.
J’ai fait le mortier du Woolworth Building.
.
J’ai été un chanteur :
Tout au long du chemin de l’Afrique à la Géorgie
J’ai porté mes chants de tristesse.
J’ai créé le ragtime.
.
Je suis un Nègre :
Les Belges m’ont coupé les mains au Congo.
On me lynche toujours au Mississipi.
.
Je suis un Nègre :
Noir comme la nuit est noire
Noir comme les profondeurs de mon Afrique.
. . .

Les poèmes originals, en anglais:

.
The Negro Speaks of Rivers
.
I’ve known rivers:
I’ve known rivers ancient as the world and older than the
flow of human blood in human veins.
.
My soul has grown deep like the rivers.
.
I bathed in the Euphrates when dawns were young.
I built my hut near the Congo and it lulled me to sleep.
I looked upon the Nile and raised the pyramids above it.
I heard the singing of the Mississippi when Abe Lincoln
went down to New Orleans, and I’ve seen its muddy
bosom turn all golden in the sunset.
.
I’ve known rivers:
Ancient, dusky rivers.
.
My soul has grown deep like the rivers.

. . .
Epilogue: I, too
.
I, too, sing America.
.
I am the darker brother.
They send me to eat in the kitchen
When company comes,
But I laugh,
And eat well,
And grow strong.
.
Tomorrow,
I’ll be at the table
When company comes.
Nobody’ll dare
Say to me,
“Eat in the kitchen,”
Then.
.
Besides,
They’ll see how beautiful I am
And be ashamed—
.
I, too, am America.
. . .
The Weary Blues
.
Droning a drowsy syncopated tune,
Rocking back and forth to a mellow croon,
I heard a Negro play.
Down on Lenox Avenue the other night
By the pale dull pallor of an old gas light
He did a lazy sway . . .
He did a lazy sway . . .
To the tune o’ those Weary Blues.
With his ebony hands on each ivory key
He made that poor piano moan with melody.
O Blues!
Swaying to and fro on his rickety stool
He played that sad raggy tune like a musical fool.
Sweet Blues!
Coming from a black man’s soul.
O Blues!
In a deep song voice with a melancholy tone
I heard that Negro sing, that old piano moan—
“Ain’t got nobody in all this world,
Ain’t got nobody but ma self.
I’s gwine to quit ma frownin’
And put ma troubles on the shelf.”
.
Thump, thump, thump, went his foot on the floor.
He played a few chords then he sang some more—
“I got the Weary Blues
And I can’t be satisfied.
Got the Weary Blues
And can’t be satisfied—
I ain’t happy no mo’
And I wish that I had died.”
And far into the night he crooned that tune.
The stars went out and so did the moon.
The singer stopped playing and went to bed
While the Weary Blues echoed through his head.
He slept like a rock or a man that’s dead.
. . .
Negro
.
I am a Negro:
Black as the night is black,
Black like the depths of my Africa.
.
I’ve been a slave:
Caesar told me to keep his door-steps clean.
I brushed the boots of Washington.
.
I’ve been a worker:
Under my hand the pyramids arose.
I made mortar for the Woolworth Building.
.
I’ve been a singer:
All the way from Africa to Georgia
I carried my sorrow songs.
I made ragtime.
.
I’ve been a victim:
The Belgians cut off my hands in the Congo.
They lynch me still in Mississippi.
.
I am a Negro:
Black as the night is black,
Black like the depths of my Africa.

. . . . .


“In Flanders Fields”: the Remembrance Day poem – in five languages

Fallen Leaves_November 6th 2015_Toronto
“In Flanders Fields”: the Remembrance Day poem – in five languages…

In French:
John McCrae (1872-1918)
Dans les champs de Flandres

.
Dans les champs de Flandres les coquelicots sont en fleurs
entre les croix, rang par rang
ça marque notre place, et dans le ciel
les alouettes, chantent toujours bravement, volent
rarement entendues par les fusils en bas.
Nous sommes les Morts. Il y a peu de temps,
nous vivions, sentions le crépuscule, regardions le soleil couchant,
aimions, et étions aimés, et maintenant nous sommes allongés
dans les champs de Flandres.
Admets notre dispute aven l’ennemi;
pour toi de nos mains blessées, nous jetons
le flambeau à ton tour de relever
si tu n’as pas confiance en nous qui sommes morts
nous ne dormirons plus, bien que les coquelicots poussant
dans les champs de Flandres.
. . .
In Spanish:

John McCrae
(poeta-médico-soldado canadiense,
nacido en Guelph, Ontario, Canadá, 1872 – falleció 1918, en Francia)
En los campos de Flandes
.
Se mueven las amapolas
entre las filas de cruces,
que señalan nuestro sitio;
y en el cielo las alondras,
cantan desafiantes pese a todo,
vuelan oyendo apenas los cañones de abajo.
Somos los Muertos.
Hace pocos días vivíamos,
sentíamos el amanecer,
veíamos el brillo del crepúsculo,
amábamos y éramos amados,
y ahora yacemos en los campos de Flandes.
.
Haz tuya nuestra lucha contra el enemigo:
a ti pasamos la antorcha desde nuestras desfallecidas manos;
hazla tuya para mantenerla en alto.
Si faltas a la palabra que diste a los que morimos
no dormiremos, aunque crezcan las amapolas
en los campos de Flandes.
. . .

In Flanders Fields” es un poema de guerra en forma de rondó escrito durante la Primera Guerra Mundial por John McCrae perteneciente al Cuerpo Expedicionario Canadiense desplegado en Flandes. McCrae quedó muy afectado por la muerte de su amigo (y antiguo alumno) teniente Alexis Helmer durante la Segunda Batalla de Ypres. Al día siguiente, 3 de mayo de 1915, McCrae, inspirado por la muerte de Helmer junto con tantos otros soldados y observando la cantidad de amapolas que crecían entre las cruces de los caídos, escribió “In Flanders Fields”. El poema fue publicado sin firmar y por primera vez en la revista londinense Punch del 8 de diciembre de 1915.

. . .
John McCrae
In Flanders Fields (composed in May of 1915 — this is the original poem)
.

In Flanders fields the poppies blow
Between the crosses, row on row,
That mark our place; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.
.
We are the Dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved, and now we lie
In Flanders fields.
.
Take up our quarrel with the foe:
To you from failing hands we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields.
. . .

In Arabic:

In Flanders fields the poppies blow
في حقول الفلاندرز يزهر الخشخاش
Between the crosses, row on row,
بين الصًّلبان المرصوفة صفّـاً صـفّاً،
That mark our place; and in the sky
ذاك هو علامة مكاننا؛ وفي السَّماء
The larks, still bravely singing, fly
ما تزال القبّرات، مترنِّمة دون وجل، تطير
Scarce heard amid the guns below.
لا تكادُ تُسمَعُ وسط أصوات البنادق تحت !

We are the Dead. Short days ago
نحن الأمواتُ. وقبل أيامٍ قلائـلَ،
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
كنا أحياءً، أحسسْنا بالفجر، رأينا الأصيل يتألّق
Loved and were loved, and now we lie
أحبَبْنا وأُحبِبْنا، والآن نضطجع
In Flanders fields.
في حقول الفلاندرز.

Take up our quarrel with the foe
تابعوا معركتنا مع العدوّ
To you from failing hands we throw
من أيدٍ خائراتٍ نرمي الشعلة إليكمْ؛
The torch; be yours to hold it high.
وليكنْ لكم لترفعوه عالياً.
If ye break faith with us who die
وإنْ نقضتم العهدَ، نحنُ الذين نموت،
We shall not sleep, though poppies grow
فلا ننام ، ولو أنّ الخشخاش يتكاثـرُ
In Flanders fields
في حقول الفلاندرز.
انظر أيضًا

. . .
In German:

John McCrae
Auf Flanderns Feldern
.
Auf Flanderns Feldern blüht der Mohn
zwischen Reihen von Kreuzen,
wo unser letzter Ruheplatz ist; und am Himmel
fliegen immer noch die prächtig singenden Lerchen;
kaum hörte man ihren Gesang unten bei den Geschützen
Wir sind die Toten. Vor kurzem noch
lebten wir, nahmen die Morgendämmerung wahr;
liebten und wurden geliebt. Und jetzt liegen wir
auf Flanderns Feldern.
Führt unseren Kampf mit dem Gegner fort!
Euch werfen wir aus kraftlosen Händen
die Fackel zu; sie hoch zu tragen sei eure Pflicht.
Haltet ihr uns Toten nicht die Treue,
werden wir nicht ruhen, auch wenn der Mohn blüht
auf Flanderns Feldern.

. . . . .


“Les Feuilles Mortes” (Kosma/Prévert, 1945): les paroles originales traduites en anglais

Feuilles mortes_Toronto en octobre de 2015

Dead Leaves
(music/lyrics by Joseph Kosma/Jacques Prévert, 1945)
.
Oh, I’d like so much that you might remember
those happy days when we were friends…
Wasn’t life back then so beautiful?
And didn’t the sun burn more strong than today?
Dead leaves now gather themselves into the shovel
– don’t you see, I haven’t forgotten!
Dead leaves gather all around our wet kisses
– yes, memories and regrets as well.
And the north wind carries them off
into the cold night of oblivion…
You know: I haven’t forgotten
that song you used to sing for me.
.
It’s a song that’s a lot like you and me
– you who loved me, and I who loved you.
And we were living – the two of us – together
– you loving me, and I you.
But this life separates those who love,
softly, with not a hint of noise
– just as the sea erases the footprints
of lovers divided.
.
Dead leaves now gather themselves into the shovel
– mementos and remorse as well.
But my love, quiet and true,
smiles, always, and gives thanks to this life.
Oh, how I loved you! And you were so pretty!
How can you wish that I should forget you?
Life back then was so beautiful,
and the sun scorched – much more than today.
You were my only, my sweetest girl
– and I have no time for regrets.
And that song you used to sing for me,
well – always it’s ringing in my ears!
Feuilles d'octobre_Toronto_19.10.2015
Les Feuilles Mortes (1945)
(musique/paroles: Joseph Kosma / Jacques Prévert)
.
Oh! je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis.
En ce temps-là la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n’ai pas oublié…
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi.
Et le vent du nord les emporte
Dans la nuit froide de l’oubli.
Tu vois, je n’ai pas oublié
La chanson que tu me chantais.
.
C’est une chanson qui nous ressemble,
Toi, tu m’aimais et je t’aimais.
Et nous vivions tous deux ensemble,
Toi qui m’aimais, moi qui t’aimais.
Mais la vie sépare ceux qui s’aiment
Tout doucement, sans faire de bruit.
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis.
.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi.
Mais mon amour silencieux et fidèle,
Sourit toujours et remercie la vie.
Je t’aimais tant, tu étais si jolie,
Comment veux-tu que je t’oublie?
En ce temps-là, la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui.
Tu étais ma plus douce amie
Mais je n’ai que faire des regrets.
Et la chanson que tu chantais
Toujours, toujours je l’entendrai!

. . . . .


Festival Kompa Zouk Ontario 2015 – et poèmes par les haïtiens Joelle Constant, Emanyel Ejen, Suze Baron, Dominik Batravil, etc.

 

Une famille congolaise qui habite á Toronto...prête pour Le Festival Kompa Zouk Ontario 2015_02 août 2015

Une famille congolaise qui habite á Toronto…prête pour Le Festival Kompa Zouk Ontario 2015_02 août 2015

Translations from Creole (Kréyòl) into English by Merete Mueller:

Dominik Batravil
PAPYE 33
.
Depi  lapli
Pa  vini  ak  van
Siyati  chovsouri
Chaje  mi  prizon
PAPER 33
As long as rain
marks no wind
signatures of bats
burden prison walls
. . .
Woudof Mile
Yo Ti Fanm Sezan Ki Kanpe
On ti fanm sezan
ki kanpe
kwen gran ri ak ri demirak
a onze diswa
lan yon to wob fatigue
On ti fanm sezan
ki kanpe kon yon I
anba on galeri
Li pa p’tann pesonn moun
Selman lakay li
manman-l grangou
prêt pou mouri
lit pito ret kanpe la
gwo onze diswa
lan fredi anba yon galeri
sou gran ri.
A SIXTEEN YEAR OLD GIRL STANDS
Sixteen year old girl
standing
corner of Miracle and Main
at eleven p.m.
in a faded dress
A sixteen year old girl
stands alone
under the arcade
Not waiting for the bus
Not waiting for anybody
at home her
starving mother is
about to die
But she’d rather be standing
here with the eleven
p.m. crowd in the cold
on Main Street.

.     .     .
Suze Baron
YO DI
Yo di
san kretyen
enrichi
late
Si sete vre
Si sete vret
mezanmi
ala diri
pitmi
ak mayi
ki ta genyen
la peyi
D’Ayiti

.
They say
human blood
enriches
soil
If that were true
If that were true
my friends
how rice
millet
and corn
would thrive
in
Haiti
. . .
Lenour Suprice
TI BO LANMOU                                                         LITTLE LOVE KISS
(Pou A-F.L.)                                                                        (For A-F.L.)
Soley kouchan                                                             Sunlight reclines
Ti bouch ou                                                                  your little mouth
K’ap pentire                                                                 paints my eyes with
Syel grenn je-m                                                           flecks of sky
Fe dan-m siret siret                                                    My sweet mango tender
Nan dan-w                                                                   between your teeth
Fe dan-w siret siret                                                    Your sweet mango tender
Nan dan-m                                                                   between mine
Fe mwen domi                                                             I fall asleep
Nan bra-w                                                                     in your arms
Fe ou domi                                                                    You fall asleep
Anba-m                                                                          down below me
.     .     .

Merete Mueller:

Creole Poetry from Haiti:
These are poems that I translated as part of a poetry project in 2005, as a student at Naropa University.
Despite not speaking the Creole language, I was inspired to explore the poetry of Haiti by my dear friend, Dominique, who is Haitian and also a writer. I first began reading Haitian poetry in an attempt to learn about the culture of a person whom I admire and care for, and ended up realizing how little I knew about the history of Haiti, despite my own country’s (U.S.A.) influence on its ups and downs.
I made a conscious choice to translate poetry originally written in Creole, rather than French, because Creole has long been the language of Haiti’s dis-empowered majority—less than 10% of the country can read and speak French, despite the fact that it was the country’s official language until 1961. For many writers in Haiti and in the Haitian diaspora, to write in Creole is a political statement, a conscious effort to include all Haitians, and not just an educated élite.
As I dug into the Creole language, word by word, I discovered for the first time that a language is actually a worldview.
Syntax and vocabulary are not only tools for communication, but for organizing and understanding the world that surrounds us. The moment that I really understood this was when I looked up the word “poverty” in my Creole-English dictionary and found that it was also the used to describe a “hollow tin can.” The power of this image is breathtaking, and one that belongs solely to Creole.
I decided to dig up these poems and share them online when I read an email from Dominique…She wrote that amidst the heartbreak of seeing the country that she loves so much in devastation (the 2010 earthquake), and her worry for family members still living there, she had been focusing on the beauty of the country, its history and culture:
“The most beautiful sight I remember ever seeing was in Haiti. And people associate Haiti with ugly, but I see beauty in its complicated history. I see beauty in what I know of Haiti, not what people think they know or read.” I believe that it is important for us to send our appreciation to the people of Haiti, for their accomplishments and artistic vitality, as well as our aid during difficult times. Let’s remember that it’s a country of life, and not just devastation.”
.     .     .

Les Phantoms avec King Kino_Harbourfront, Toronto_02 août 2015

Les Phantoms avec King Kino_Harbourfront, Toronto_02 août 2015

Chanteurs haïtiens du grand spectacle du groupe Les Phantoms_Festival Kompa Zouk Ontario 2015

Chanteurs haïtiens du grand spectacle du groupe Les Phantoms_Festival Kompa Zouk Ontario 2015

La joyeuse foule durant le spectacle-musicale “zouk” à Harbourfront, Toronto_02 août 2015

La joyeuse foule durant le spectacle-musicale “zouk” à Harbourfront, Toronto_02 août 2015

EMANYEL EJEN
WONGOL POEM
Pwezi Wongol
Pou Ayida
I.
Gendele m’rete
M’gade-ou Ayida
Loloj-mwen vire
Tet-ou gridap se vre
Men lannuit genle
Domi nan cheve-ou
Ayida o!
Soley galonnen
Nan tout plenn lakay
Timounn-yo manje grangou
Vant deboutonnen
Poban lannuit
Tonbe sou fey lavi
Lalin-nan tounen biva
Men nwase-a pews konpe!
Ayida o!
Kile jou-a va sevre?
Zonbi sige l’ale
Zetwal file tonbe
Zwazo leve chante
Nan veye kay Ayida
Zekle file pase
Zam rale tire
Zanset leve kanpe
Deblozay pete kay Ayida
I.
Sometimes I stop
I look at you Ayida
My head spins
Your hair may be kinky
but the night rests
in its tangles
Ayida o!
sunlight pours onto
each pity of our home
Children feasting on hunger
bellies unscrewed
Night fills a jar
collapses into life, paper thin
daydreams become blotters but
man, darkness is thick
Ayida o!
When will daylight attack?
Zombies struggle to die
Stars streak, fall
Birds wake, sing
Watch over the house, Ayida
Lightning shoots through
weapons drawn
Ancestors rise erect
Riots shake the house, Ayida
II.
Youn zetwal file tonbe
Fann fonten tet-mwen
Pakanpak
Youn loray gwonde tonbe
Nan mitan zantray-mwen
Tidife boule kale nan ke-m tou wouj
Ou met koupe-m
Rache-m jete-m
Ou met boule-m
Fe chabon ak mwen
Zwazo p’ap sispann
Fe nich nan rasin-mwen
Lespwa p’ap bouke
Fleri nan ke-m
Mwen se samba
Rasin-mwen pa gen tobout
II.
Star sharpens and falls
splits my forehead
temple to temple
Lightning burns
within my gut
Flames hatch in
my pounding heart
You can cut me off
uproot me, toss me away
You can burn me
into charcoal
Birds won’t quit
nesting in my roots
Hope doesn’t wither
but blossoms in me
I am a poet
my roots grow thick
III.
Le youn fledize blese
A dize tapan
Li mouri tetanus
Pa gen anyen nan sa
Le youn choublak senyen
San ko-l benyen ko-l
Wanganeges rele
Sa pa di anyen
Men le youn pye flanbwayan
Fe emoraji
Tout zwazo vole gage
Nan ekziltik y’al chante
Lot bo dlo y’al kriye
Lapenn sa k’rete deye
Van pote nouvel
Nouvel gaye
Zorey Ayida Konen
Li pa tande anyen

III.
When a ten o’clock flower is wounded
at ten o’clock sharp
It dies of tetanus
Nothing gained
When one hibiscus bleeds, its
body bathed in its own blood
hummingbirds cry out
but say nothing
Here, when one poinciania bush
hemorrhages, all the birds
scratch to leave the cockfight
In exile their singing fades
Across the water their weeping fades
Sorrow for those left behind
Wind brings and
scatters the news
Ayida’s ears ring
She hears nothing
IV.
Chak gout lannuit ki koule
Se youn tas kafe anme nan ke-nou
Nan je-nou lawouze koule
Detenn kouch poud
Nan machwa douvanjou
Malfini gagannen jou
Beke soley nan grenn je
Limye bite twa fwa
Anvan li trepase gran jounen
Tout kat libete-nou anba kod
Rev-nou mezire nan timamit
Silans-nou fele
Pasyans-nou kankannen sou nou
Men oumenm ki mezire node
Ki lonnen jipon-ou
Nan kat pwendino
Ki peze lanme nan balans-ou
Loray pete twa fwa nan patmen-ou
Le van kase kod
Ki mounn ki va koupe jaret-li
Le lanme souke jipon-l
Ki mounn ki va di-l san lizay
Le loray va bat kalinda-a
Ki mounn ki va leve danse
IV.
Each drop that sinks through the night
Is a cup of bitter coffee in our stomachs
Dew trickles from our eyes
streaks the gunpowder
that coats the jaws of dawn
Hawk strangles daylight
Pecks sunlight into pieces
Light flickers three times
Before the whole day dies
All four freedoms under arrest
Our dreams held in tin cans
Our silence breaks
Patience blisters among us
You watch for the storm
measuring out your hem
to the four directions
You weigh the ocean on scales
Thunder cracks three times in your palm
When wind breaks the law
Whose blade will gash its haunches?
When the ocean shakes its underskirt
Who will say it has no breeding?
When thunder comes beating the kalinda
Who will rise to dance?

.     .     .

Merete Mueller’s
Notes on “Wongol Poem”:
The Wongol is a form of poetry developed in Haiti during the 1960s.  Traditionally a poem of two to six lines, the Wongol conveys a brief message expressing deep discontent against the status-quo.  Wongols were meant to inspire dissent towards the government.
The Kalinda were the nocturnal dances performed before the Haitian Revolution, probably to conceal the outlawed practices of Voudun ceremonies.
The Zombie is a constant theme in Haitian literature and poetry.  Jean Zombi, aiding in the execution of all remaining French settlers after the Haitian Revolution, forced men to strip naked before having their stomachs slit open.  In Voudun, the zombie is a dead person resurrected through sacred ritual.  After being resurrected, the body has no will of its own, remaining under the control of whomever performed the ritual.  Figuratively, the zombie has come to represent an easily manipulated, apathetic person with little awareness of his or her surroundings.
In Rasin-mwen pa gen tobout, the last line of Part II, gen, which I have translated as ‘grow’, can also be translated as ‘earn’.  Tobout, ‘thick’ or ‘tough’, also means “prison cell”.  While one meaning of the line is “My roots grow thick”, Ejen is also saying, “My origins earn me a prison cell”.
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Emanyel Ejen (born Emmanuel Eugène, in 1946) – pseudonym Manno Ejen – was forced to leave Haiti, but chose to return in 1986, after the end of the Duvalier régime.  Upon returning, he co-founded the weekly Creole newspaper Libete (Freedom) in Port-au-Prince, where he currently lives and serves on the newspaper’s editorial board.

Né à Cuba en 1946 de parents haïtiens, Emmanuel Eugène vivait à Montréal pour plus de trente ans. Il est ouvrier et poète. Sa poésie engage le meilleur de nous-mêmes : l’enfance, l’amour, l’espoir.

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Jeanie Bogart Jourdain
Distance
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Je marche pieds nus
déshabillée
dans les ruelles de ton coeur
tous les sentiers
me mènent à toi
là, je retrouve
mon lever de soleil
mes jeux de cache-cache
parler sans cesse
continuer d’avancer
ce que nous réserve l’avenir
mystère
décembre
le froid pénètre mon cerveau
Père Noël m’a oubliée
j’essaie de tendre la main
au-delà des frontières
pour que nos doigts
puissent se toucher
s’électriser
jusqu’au tressaillement
je t’envoie mon coeur
tu m’envoies le tien
ils restent suspendus
en cours de route
gelés par le froid
d’Amérique du nord
un verre de rhum
comme je les aime
un petit coup fil
au milieu de la nuit
quelques mots qui me glacent
qui me brûlent
qui ressuscitent mes sens
ma passion
mes désirs
mes rêves
mes sensations
mes vilaines pensées
une si longue distance
condamné notre cœur
de côté l’amour

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Distans
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M ap mache pye atè
toutouni nan riyèl kè w
tout santye
mennen m yon sèl kote
de pla men w
se la m jwenn
solèy leve m
sere liben m
pale pale
mache bouske pi devan
sa demen sere pou nou
se mistè
mwa d desanm
gen yon fredi k antre
jouk nan sèvo m
tonton nwèl bliye m
m lonje menm tout longè
eseye fè l janbe fwontyè
wè si pwent dwèt nou
te ka touche
pase kouran
fè san n mache
mwen voye kè m ba ou
ou voye pa w ban mwen
yo ret kwoke nan wout
fredi lamerik dinò
fè yo tounen glas
yon vè wonm
jan m renmen l la
yon ti kout fil
nan mitan lanwit
de twa ti mo
ki fè m frèt fè m cho
ki reveye dènye sans mwen
pasyon mwen
anvi mwen
rèv mwen
sansasyon mwen
panse malelve mwen
yon distans lan mitan nou
kè nou kondane
lanmou fè jeretyen
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Joelle Constant
Toi
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Ton visage
Reflet de ta beauté intérieure
Ton expression
Témoin de ton cœur d’écrivain
Tes lèvres
Porte-parole de tes amours non avouées
Tes mains
Messagers infatigables de ta tendresse
Tes yeux
Porteurs de tes désirs inassouvis
Ton corps
Aimant attirant le pôle opposé
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Joelle Constant
Ton Franc Sourire
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Ton franc sourire
Une source d’émotions
Qui ne peut tarir
Une invitation
Chargée de désirs
La représentation
D’une histoire à écrire
Une poignée de chansons
Entonnées en délire
L’annonce d’une saison
Qui tarde à venir
Ton franc sourire
L’image de ton nom
Que je me plais à redire

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Joelle Constant
Le poète
On ne touche pas un poète
Avec des mains d’acier
On ne parle pas à un poète
Avec des mots vulgaires
On ne regarde pas un poète
Avec des yeux méchants
On ne sent pas un poète
Juste parce qu’il est présent
On n’écoute pas un poète
Avec des oreilles distraites
On ne goûte pas un poète
Comme on goûte l’homme naturel
Un poète, on le traite
Avec délicatesse
Un poète, on le touche
Avec des doigts d’artiste
En interpelant son art
Un poète, on lui parle
Avec révérence
Comme à une divinité
Un poète, on le regarde
Avec les yeux d’un peintre
Car il peint aussi ses mots
Dans sa pensée
Un poète, on le sent
Même absent
Car son œuvre le tient présent
Un poète, on l’écoute
Même si son message
Nous déroute
Un poète, on le goûte
Tout en dégustant
La saveur de ses vers
Un poète, on l’élève
Parce qu’il transcende
Et parce qu’il est
Un poète.
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