Les femmes-poètes africaines “griotent” de la Poésie, de l’Amour, du Néant – et de la Jupe / African women poets sing, proclaim, and advise about Poetry, about Love, The Void – and Skirts
Posted: October 1, 2013 Filed under: English, French | Tags: Femmes-Poètes Africaines Comments Off on Les femmes-poètes africaines “griotent” de la Poésie, de l’Amour, du Néant – et de la Jupe / African women poets sing, proclaim, and advise about Poetry, about Love, The Void – and SkirtsZP_Werewere Liking reciting at the Festival Internacional de Poesía de Medellín in Colombia_2011
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Assamala Amoi (born 1960, Paris / Abidjan, Ivory Coast)
“If you could”
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If you could leave when work was done
Like the sun at the end of its day;
If you could arrive like the day and the night
At an hour chosen by the seasons;
If you could hear the farewells like the tree
Listens to the song of the migrating bird
– who would dread departures, returns and death?
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“Si on pouvait”
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Si on pouvait s’en aller à la fin de son ouvrage
Comme le soleil au terme de sa course;
Si on pouvait arriver comme le jour et la nuit
A l’heure choisie par les saisons;
Si on pouvait entendre les adieux comme l’arbre
Ecoute le chant de l’oiseau qui le quitte
Qui craindrait les départs, les retours et la mort?
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Dominique Aguessy (born 1937, Benin)
“The poem seeks its own way”
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The poem seeks its own way
Nestled in the parchment’s heart
Elegantly inscribed
By a sure and decided hand
While ideas wait to be set free
By the force of the poet
Expecting she will intercede
Bringing them alive
Without an excess of prejudice
Will she choose simplicity,
Or more exuberance, more spontaneity
Or still more circumspection?
From the madness of colours
To the vertigo of flavours
From the combinations of archipelagos
Drafting the sensual structures
The sap of the words sows images
Multiple trials bear witness
Disclosing the singular essence
Of eternal idle wandering.
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“Le poème poursuit son chemin”
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Le poème poursuit son chemin
Niché au coeur du parchemin
Elégamment buriné
D’une main ferme et décidée
Tandis que les idées
Attendent d’être délivrées
Par la vertu de l’aède
Espèrent qu’il intercède
Les amène à la vie
Sans trop de parti pris
Optera-t-il pour la simplicité,
Davantage d’exubérance, de spontanéité
Ou plus encore de retenue?
De la folie des couleurs
Au vertige des saveurs
Des combinaisons d’archipels
Ebauchent des structures sensuelles
La sève des mots ensemence les images
De multiples essais rendent témoignage
Dévoile l’essence originelle
De vagabondages sempiternels.
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“When sudden passion comes”
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When sudden passion comes
There is no age of reason
There is no future to protect
There are no inquisitors to mislead.
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Who dares to touch it is stung
Who comes near it is consumed
Who speaks of it becomes ignorant
Who says nothing is reborn.
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“Quand survient la passion”
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Quand survient la passion
Il n’est pas d’âge de raison
Ni de futur à préserver
D’inquisiteurs à déjouer
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Qui s’y frotte s’y pique
Qui s’en approche s’y consume
Qui en disserte l’ignore
Qui se tait en renaît.
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Fatou Ndiaye Sow (1956-2004, Senegal)
“On the Threshold of Nothingness”
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In this vampire world,
Here I am filled with my exile.
Let me rediscover
The Original Baobab
Where the Ancestor sleeps
In the deep murmur
Of his original solitude.
Let my eyes gleam
With a myriad of suns,
Voyaging across time and space without shores
And dissolving into faith the cries of anguish
And fishing for glimmers of hope
In the purple horizon of dusk
To ennoble rapacious humanity
Executioner or victim
In search of a distant star
Distant
Hidden behind doors of silence
Inside the Universe of hope
Let me decipher
At the foot of the Original Baobab
The message of my cowrie shells
Where I read
That every epoch lives its drama
Every people their suffering
But that before the doors of Nothingness
Each one PAUSES and THINKS.
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“Au seuil du néant”
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Dans ce monde vampire,
Me voilà remplie de mon exil.
Laissez-moi redécouvrir
Le Baobab Originel
Où dort l’Aïeul
Dans la rumeur profonde
De sa solitude première.
Laissez mon oeil éclaté
De myriades de soleils,
Voyager dans l’espace-temps sans rivages
Et dissoudre dans la foi les râles de l’angoisse,
Et pêcher des éclats d’espoir
Dans l’horizon pourpre du couchant
Pour ennoblir le rapace humain
Bourreau ou victime
A la recherche d’une étoile lointaine
Lointaine
Cachée aux portes du silence.
Dans l’Univers de l’espérance
Laissez-moi déchiffrer
Au pied du Baobab Originel
Le message de mes cauris,
Où je lis
Que chaque époque vit son drame
Chaque peuple ses souffrances
Mais qu’aux portes du Néant
Chacun S’ARRÊTE et PENSE.
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Clémentine Nzuji (born 1944, Tshofa, Zaïre/Democratic Republic of Congo)
“It’s not my fault…”
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It’s not my fault
If no one understands me
If I must
Express myself in
An absurd language
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The trees also
and the winds
the flowers
and the waters
Express themselves in their own way
Strange to human beings
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Take me as a tree
as wind
as flower
or as water
If you want to understand me.
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“Ce n’est pas ma faute…”
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Ce n’est pas ma faute
Si personne ne me comprend
Si j’ai
Pour m’exprimer
Un langage absurde
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Les arbres aussi
les vents
les fleurs
et les eaux
S’expriment à leur manière
Etrange pour les humains
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Prenez-moi pour arbre
pour vent
pour fleur
ou pour eau
Si vous voulez me comprendre.
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Hortense Mayaba (born 1959, Djougou, Benin)
“When Life Ends”
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A life ends
Another begins
We are the descendents
Of our dead
Each family keeps their own
Every being keeps their lineage
Our sleep makes them live again
In us they are reborn each night
Wearing our tattered clothes
Moving with our limbs
Walking often in our shadows
Drunk with our desires
And vanishing with our waking
When Life Ends!
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“Quand la vie s’éteint”
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Une vie s’éteint
Une autre renaît
Nous sommes les descendants
De nos morts
Chaque famille conserve les siens
Chaque être conserve sa lignée
Notre sommeil les fait revivre
Ils renaissent chaque nuit en nous
S’habillent de nos guenilles
Se mouvant de nos membres
Marchant souvent dans nos ombres
S’enivrant de nos désirs
Et s’évanouissant en nos réveils.
Quand la vie s’éteint!
. . .
“The Great Eye of the Good Lord”
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I tried to find
Where the moon came from,
That princess
The colour of silver
.
I wanted to understand
Where the moon went,
That princess
Who lights up the sky
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I tried to discover
Who commands the moon,
That princess
Of Africa’s nights
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At last I understood
What the moon was,
That princess of the sky –
She is the Great Eye of the Good Lord.
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“Le gros oeil du Bon Dieu”
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J’ai cherché à savoir
D’où venait la lune,
Cette princesse
Couleur d’argent
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J’ai voulu comprendre
Où allait la lune,
Cette princesse
Qui illumine le ciel
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J’ai tenté de découvrir
Qui commandait à la lune,
Cette princesse
Des nuits d’Afrique
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J’ai enfin compris
Ce qu’était la lune,
Cette princesse du ciel –
C’est le gros oeil du Bon Dieu.
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Werewere Liking (born 1950, Cameroon)
“To Be Able”
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There are words like a balm
They sweeten and leave a taste of mint
There are gazes like the wool of a lamb
They enfold and warm like a caress
There are smiles like full moons
They enlighten with intimacy
.
To be able!
Able to look
Able to discover
Able to predict
Able to feel
And be happy!
.
There are intoxicating promiscuities
And soft touches like caresses of sunlight
Furtive and discrete and exciting
They leave a taste of anticipation!
.
To be able
Able to feel
And be happy!
.
There are alarming caresses
That leave one on guard
And there are names that foretell fate
And phrases like decrees.
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To be able to discover
To be able
And be happy!
.
There are faces like proverbs
Enigmatic and symbolic
They call up wisdom
Because life is the future
And the future is you
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Ah, to be able
Able to predict
And be happy!
.
There are marvelous beauties
Present and numerous there
Under the nose there before our eyes
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To be able
Ah, able to look
Yes, able to see
Because to see is to understand
That love
That happiness
Is as true
And as near
As your being here.
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“Pouvoir”
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Il est des mots comme des baumes
Ils adoucissent et laissent un goût de menthe
Il est des regards comme de la laine d’agneau
Ils enveloppent et réchauffent dans la caresse
Il est des sourires comme des pleines lunes
Ils illuminent avec intimité
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Pouvoir!
Pouvoir regarder
Pouvoir déceler
Pouvoir deviner
Pouvoir sentir
Et être heureux!
.
Il est des promiscuités enivrantes
Et des frôlements comme des caresses de soleil
Furtives et discrètes et excitantes
Elles laissent un goût d’attente!
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Pouvoir
Pouvoir sentir
Et être heureux!
.
Il est des caresses alarmantes
Qui laissent sur le qui-vive!
Il est des noms qui augurent du destin
Et des phrases comme des décrets.
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Pouvoir déceler
Pouvoir
Et être heureux!
.
Il est des visages comme des proverbes
Enigmatiques et symboliques
Ils appellent à la sagesse
Parce que la vie c’est l’avenir
Et que l’avenir c’est toi
.
Ah, pouvoir
Pouvoir deviner
Et être heureux!
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Il est beautés merveilleuses
Présentes et nombreuses là
Sur le nez là sous nos yeux
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Pouvoir
Ah, pouvoir regarder
Oui pouvoir voir
Car voir c’est comprendre
Que l’amour
Que le bonheur
C’est aussi vrai
Et aussi près
Que tu es là.
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Monique Ilboudo (born 1959, Burkina Faso)
“Skirts”
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I don’t like skirts
Not short ones
Not long ones
Not straight ones
Not pleated ones
.
I don’t like skirts
The short ones show me
The long ones slow me
The straight ones smother me
The pleated ones oppress me
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I don’t like skirts
Pretty or ugly
Red or green
Short or long
Straight or pleated
.
I don’t like skirts
Except if they’re culottes…
But the long pleated skirt
That’s the worst of all!
I don’t like skirts.
“Les jupes”
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J’aime pas les jupes
Ni les courtes
Ni les longues
Ni les droites
Ni les plissées
.
J’aime pas les jupes
Les courtes m’exhibent
Les longues m’entravent
Les droites m’étouffent
Les plissées m’encombrent
.
J’aime pas les jupes
Belles ou laides
Rouges ou vertes
Courtes ou longues
Droites ou plissées
.
J’aime pas les jupes
Sauf si elles sont culottes…
Mais la jupe-longue-plissée
C’est la pire de toutes!
J’aime pas les jupes.
. . .
Nafissatou Dia Diouf (born 1973, Senegal)
“Tell Me…”
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If what you have to say
Is not as beautiful as silence
Then, say nothing
Because nothing is more beautiful
Than your mouth half-open
On a hanging word
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Tell me the unspeakable
Tell me the unname-able
Tell me with words
That will melt into nothingness
As soon as you speak them
.
Tell me what is on the other side of the mirror
Behind your eyes without silvering
Tell me your life, tell me your dreams
Tell me your grief and also your hopes
And I will live them with you
.
In the world of silence and rustling silk
Of velvet gazes and quilted caresses
Now, everything has been said
Or almost
So hussssssssh……
. . .
“Dis-moi…”
.
Si ce que tu as à dire
N’est pas aussi beau que le silence
Alors, tais-toi
Car il n’y a rien de plus beau
Que ta bouche entrouverte
Sur une parole arrêtée
.
Dis-moi l’indicible
Dis-moi l’innommable
Dis-le moi avec les mots
Qui se fondront dans le vide
Aussitôt prononcés
.
Dis-moi ce qu’il y a de l’autre côté du miroir
Derrière tes yeux sans tain
Dis-moi ta vie, dis-moi tes rêves
Dis-moi tes peines et tes espoirs aussi
Et je les vivrai avec toi
.
Dans un monde de silence et de soie crissante
De regards veloutés et de caresses ouatées
A présent, tout a été dit
Ou presque
Alors chuuuuuuuut……
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Traductions en anglais / Translations from French into English – droit d’auteur © Professeure Janis A. Mayes. Tous les poèmes – droit de chaque auteur © the respective poetesses
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