Poème pour Dimanche des Rameaux: “L’Âne” / “The Donkey”: a poem for Palm Sunday

 

G. K. Chesterton

(1874-1936)

L’Âne

 

 

Quand les poissons volaeint et les fôrets marchaient

Et les figues poussaient sur les épines,

Lorsque la lune était sang

Á ce moment lá, je suis sûrement né.

 

Avec une tête monstrueuse et un braiement écouerant

Et les oreilles comme des ailes sans racines;

C’est la parodie marchante du Diable,

Sur ses quatre pattes.

 

Les brigands en loques de la terre,

D’ancienne volonté tordue;

M’affament, me fouettent; se moquent de moi:  je suis muet,

Je garde mon secret en silence.

 

Imbéciles! Car j’ai aussi eu mon heure;

Une heure acharnée et douce;

Il y a eu un cri près de mes oreilles,

Et des rameaux devant mes pieds.

 

 

Traduction en français / Translation from English into French:  Lidia García Garay

 

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G. K. Chesterton (1874-1936)

The Donkey

 

 

When fishes flew and forests walked

And figs grew upon thorn,

Some moment when the moon was blood

Then surely I was born.

 

With monstrous head and sickening cry

And ears like errant wings,

The devil’s walking parody

On all four-footed things.

 

The tattered outlaw of the earth,

Of ancient crooked will;

Starve, scourge, deride me:  I am dumb,

I keep my secret still.

 

Fools! For I also had my hour;

One far fierce hour and sweet:

There was a shout about my ears,

And palms before my feet.